Petite leçon de coréen…
Je profite d’une petite pause dans mes révisions de coréen (et oui en ce moment mid-term exams…) pour vous faire partager un peu de mon apprentissage de cette langue.
Aujourd’hui la leçon portera sur les nombres coréens.
Comme en japonais, il existe deux types de nombres en coréen : les nombres sino-coréens et les nombres coréens.
Les coréens utilisent les nombres sino-coréens pour dire les numéros de téléphone, les prix ou les dates par exemple.
0 : yong ou kum
1 : il
2 : i
3 : sam
4 : sa
5 : o
6 : yuk
7 : chil
8 : pal
9 : ku
10 : ship
11 : shipil…
20 : iship…
Les nombres coréens sont utilisés, en revanche, pour compter les choses : il y a tant de personnes dans la pièce, je voudrais tant de pommes et de poires…
Et après le nombre coréen il faut ajouter une particule en fonction de la nature de la chose que l’on compte… Miong pour les hommes, mali pour les animaux, kè pour les choses générales, chan pour les boissons…
Et après le nombre coréen il faut ajouter une particule en fonction de la nature de la chose que l’on compte… Miong pour les hommes, mali pour les animaux, kè pour les choses générales, chan pour les boissons…
1 : ana
2 : toul
3 : set
4 : net
5 : tasot
6 : yosot
7: ilkop
8: yodol
9: ohop
10: yol
11: yolana
20: semoul
…
Beaucoup de choses à retenir donc…
Vous pensez avoir vu le pire? Et bien détrompez-vous !
En effet voici le pire : dire l’heure en coréen. Pour cause d’un certain raffinement linguistique dont la raison m’échappe, les coréens disent les heures en nombres chinois et les minutes en nombres coréens !
Voici donc la traduction d’"il est 1h15" : ana-shi (particule des heures) shipo-pun (particule des minutes) imnida (être).
Et il ne faut pas oublier que le coréen m’est enseigné en anglais…
Voici donc le trajet-type que fait une information sur l’heure dans mon cerveau : anglais→français→nombre chinois→nombre coréen ! Et encore, quand je ne me mélange pas avec le japonais…
Mais bon, d’un autre côté, il faut avouer que les nombres français avec toutes les exceptions ne valent pas franchement mieux.
Nous les avons enseigné vendredi dernier à nos étudiants coréens et je dois bien avouer qu’ils m’ont encore impressionné par la facilité avec laquelle ils arrivent à apprendre le français et à retenir toutes ses exceptions…
Mais le cours de vendredi ne fut pas ordinaire et il faut que je vous raconte une histoire amusante : un coréen a entrepris de nous apprendre le français…
En effet, vendredi dernier, une nouvelle recrue est venue grossir les rangs de nos élèves : un monsieur d’un certain âge avec une méthode de français (d’un certain âge elle aussi !) éditée par l’Université de Haute Bretagne, pour la petite histoire…
Tandis que nos étudiants coréens répétaient les nombres français, de 1 à 15, avec le sérieux et l’assiduité qui les caractérisent, ce monsieur nous a interrompu pour nous dire que d’après la cassette de sa méthode très célèbre les chiffres 1 et 15 ne se prononçaient pas un et quinze mais quelque chose comme « a » et « quaze »…
Le pire c’est qu’il était persuadé d’avoir raison et comme il était plus âgé personne n’osait le contredire parmi les étudiants…
Il a même été jusqu’à dire que c’était peut-être notre « parler local » le problème…
Avec douceur, nous avons donc tenté de lui faire comprendre que du côté de la petite bourgade perdue au milieu des verts pâturages que l’on appelle Paris comme aux alentours du hameau sans eau courante ni électricité que l’on nomme Nantes, tous les français normalement constitués au niveau des cordes vocales prononcent un et quinze à part peut-être en cas de rhume…
Heureusement, il a fini par lâcher l’affaire !
Pour conclure une petite photo de moi à mes débuts d’enseignante du français au S-café.