Jeonju
Jeonju : petite ville du sud à 3 heures de bus de Séoul, célèbre pour la révolte paysanne de 1894, son village de Hanok, maisons traditionnelles coréennes, et le « bibimbap ».
J’ai fait le voyage en compagnie d’Ayumi, une Japonaise adorable, qui m’a donné plein de bons conseils pour mon voyage au Japon. La visite de Jeonju était très riche en symboles pour mon amie japonaise, car c’est à la suite de la révolte des paysans que le Japon, profitant de la faiblesse du Roi de Corée face à son peuple, a annexé la péninsule à son Empire. Nous avons donc parlé de la colonisation, de ce qu’un Japonais peut ressentir en Corée, l’impression d’être encore un peu chez soi, à la manière du Français au Maroc ou en Tunisie…
Notre visite de Jeonju a débuté par un passage à la cathédrale catholique de Jeongdeong, construite au tout début du 20e siècle, en l’honneur de trois célèbres martyres coréens, les catholiques ayant été lourdement persécutés en Corée du temps de la dynastie Joseon et de la colonisation japonaise qui lui a succédé. C’était la première fois qu’Ayumi mettait les pieds dans une église catholique, les Japonais étant majoritairement shinto. Mais pour eux, il s’agit plus de pratiques culturelles que d’une religion au sens stricte du terme.
Un peu plus loin, nous avons parcouru les allées du sanctuaire de Gyeonggijeon où sont conservés les portraits des rois de la dynastie Joseon et de très vieux palanquins.
Nous avons aussi admiré la porte de Pungnamun, avec une pensée émue pour feu Namdaemun… l’une des quatre portes de Séoul ravagée par les flammes il y a quelques mois.
Puis nous avons flânée dans les rues, admirée les magasins de hanbok, d’antiquités et les adjumas, qui en ce jour de grand soleil, avaient sorti les parapluies !
"Woori nara": notre pays. Vieux livre de géographie et propagande scolaire, niant la partition de la péninsule...
Nous nous sommes arrêtées dans un restaurant traditionnel pour déguster le non moins traditionnel bibimbap de Jeonju ou « bibimbap maître d’hôte ». La chose se présente ainsi, un bol de riz très chaud recouvert de légumes divers et variés : bœuf assaisonné, pâte de piment rouge, germe de haricots, épinards, chrysanthèmes couronnées, fougères aigles, racines de campanules chinoises, cresson de fontaine, champignons shiitake…
Et puis nous nous sommes promenées le reste de l’après-midi dans les rues du village, visitant les principaux Hanok qui renferment le musée des herbes médicinales, le centre culturel de Jeonju, une exposition de peinture sur Hanji, le célèbre papier des éventails coréens,…
Petite pose autour d'un petit thé glacé à la grenade et de quelques gâteaux de riz délicieux dans une maison de thé très zen proposant massage sur cailloux à l'entrée (aïe!) et plein de livres sur le bouddhisme... en coréen !
Au détour d’une rue nous avons croisé un orchestre traditionnel haut en couleur…
Puis nous avons eu l’honneur d’assister à une cérémonie du thé traditionnel orchestrée par une ribambelle de coréennes en hanbok, tous plus beaux les uns que les autres, et au son du pansori, opéra coréen, et de la harpe coréenne dont le nom m’échappe. Nous avons appris à déguster le thé comme il convient de le faire : l’hôte dépose la tasse dans la paume de la main gauche de l’invité qui fait tourner la tasse deux ou trois fois dans le sens des aiguilles d’une montre avant d’en boire quelques gorgées. Cette cérémonie découle de la philosophie de la Voie du thé qui a piqué au vif mon intérêt et nul doute que j’écrirai un article plus complet à ce sujet sur mon blog dès que j’aurai recueilli suffisamment d’informations !