Chronique présidentielle
Voici une partie de la belle brochette de candidats à l’élection présidentielle 2007 qui aura lieu demain, mercredi 19 (il est donc grand temps que je produise un petit article dessus !)
Comme vous pouvez l’observer chaque candidat porte un numéro, comme les candidats de la star’ac ce qui m’a conduit à me demander si dans les bureaux de vote il y avait des sortes de télécommandes sur lequel les citoyens coréens pouvaient voter en tapant le numéro de leur candidat favori ! Mais la réalité est bien décevante au pays de la Hi-Tech : on tamponne des feuilles dans l’isoloir pour après les insérer dans une grande boîte… pas très différent de chez nous quoi !
Je vais donc vous présenter les trois principaux car la plupart des coréens ne connait pas la moitié des candidats alors je ne suis pas couchée si je vais à la pêche aux infos…
Pour les informations d’ordre générale, en revanche, il est bon de rappeler que la Corée est une démocratie dans laquelle le président joue un rôle prépondérant (comme à la maison), est élu pour 5 ans et non rééligible au terme de son mandat. Cette non rééligibilité est sans nul doute due aux traumatismes du passé en la matière car la Corée a connu nombre de dictateurs tels que Syngman Rhee, à la sortie de la guerre, ou Park Chung Hee, dans les années 60-70, qui se sont plus à diriger seul et longtemps en massacrant quiconque y trouvait à redire…
A ma gauche Chung Dong Young, le candidat démocrate issu du parti démocrate, celui de l’actuel président Roo Moo Hyun, beaucoup critiqué pour avoir fait preuve de faiblesse au niveau international, notamment, ce qui donne peu de chance à son successeur. Ce dernier a pourtant réussi à unifier derrière sa candidature nombre de petits partis démocrates.
Pour voter Chung Dong Young, tapez 1!
Pour voter Chung Dong Young, tapez 1!
A ma droite le grand, le beau (subjectif), le fort et surtout le très corrompu Lee Myung Bak, candidat conservateur et grand favori de ses élections avec plus de 35% des intentions de vote. Ancien maire de Séoul, il a été accusé de détournements de fonds et de manipulation de titres dans le cadre d'une opération frauduleuse attribuée à son ancien associé dans la société BBK. Il avait été officiellement blanchi le 5 décembre par le procureur général mais le Parlement a voté lundi dernier la création d'une commission d'enquête le visant.
Ce qui a d’ailleurs créer un joyeux bordel dans l’hémicycle car les membres de son parti se sont précipités sur le président du parlement pourprendre la parole et empêcher le vote de la commission…
Pour voter Lee Myung Bak, tapez 2!
Pour voter Lee Myung Bak, tapez 2!
Qu’un candidat accusé de malversations financières soit promis au trône présidentiel choque nous autres français, habitués à dégager de la scène politique quiconque crée des emplois fictifs, se fait entretenir dans un appartement luxueux dix fois plus grand que le quota autorisé aux hauts fonctionnaires ou se retrouve compromis dans une affaire de vente de frégates après une nuit d’amour un peu trop arrosée avec une « putain de la République » très persuasive…
Mais en Corée, peu de gens s’intéressent vraiment à l’honnêteté en politique, l’important étant l’économie, le pouvoir d’achat, l’ascension de la Corée parmi les grandes puissances économiques mondiales. Et en la matière l’ami Lee Myung Bak sait faire… En même temps tout le monde saurait faire en usant de pots de vins et de blanchiment d’argent comme je l’ai fait remarqué à un coréen qui ne me parle plus depuis (je crois l’avoir vexé… :s)
Enfin, voici Lee Hoi Chang, ex-membre du grand parti conservateur qui se présente sous une étiquette indépendante pour contrer Lee Myung Bak. Juge et deux fois perdants aux précédentes élections on peut douter de ses chances de parvenir à contrer ce dernier.Pour voter Lee Hoi Chang, tapez 12!
Pour finir un petit exemple du marketing politique coréen : les militants qui font des courbettes au nom du candidat qu’ils soutiennent pour nous souhaiter une bonne journée tous les matins devant ma station de métro…
Je regrette de ne pas avoir pu filmer ceux que je surnomme les « Lee Myung Bak 2be3 », un groupe de 3 jeunes coréens qui se déhanchaient énergiquement dans un camion-scène et sur de la mauvaise musique pop à la gloire du candidat conservateur…