The Trojan Women, an Asian Story

Publié le par AnSo

1681768098.jpgAujourd’hui projecteurs sur « The Trojan Women, an Asian story », un drame théâtral d'Aida Karic mêlant danses contemporaines, jeux de lumières, chants (pansori) et musique traditionnels coréens que je suis allée voir cet après-midi.
L’histoire s’inspire de la tragédie d’Euripide, de celle des troyennes, ces femmes qui s’attendaient à être jeté en pâture aux soldats grecs comme une part du butin, une fois Troie défaite.
La pièce est uniquement en coréen mais l’on peut comprendre aisément le sens du message que les actrices, fabuleuses, font passer à travers un jeu très vivant et très riche en émotions.
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Le message politique est donc très clair : il vise à condamner cette longue tradition de violence sexuelle à l’égard des femmes pendant et après la guerre.
 
Car l’histoire des troyennes n’est pas sans rappeler une plus récente et véritable sujet de la pièce: celles des ex-comfort-women, ces jeunes femmes coréennes mais aussi philippines ou chinoises pauvres qui sous l’occupation japonaise, de 1905 à 1945, ont été envoyé au Japon pour servir d’esclaves sexuels aux soldats japonais. 
Le tout minutieusement organisé par les plus hautes autorités japonaises. 
Un crime d’Etat, rien de plus, rien de moins.
Il leur était bien sûr promis un travail sérieux dans une usine et un salaire suffisant pour faire vivre leur famille afin de les attirer mais à la place elles se sont retrouvés dans les chambres miteuses de « stations » à devoir satisfaire l’appétit sexuel de 20 à 30 hommes par jour.
Elles ont donc mené une existence misérable faite de souffrances physiques et morales.
Et une fois de retour en Corée, les survivantes n’ont pas eu un meilleur avenir car elles ont très vite été considérés comme des êtres impures et donc fuis par les autres coréens qui savaient ce qu’elles avaient fait au Japon.
En raison du regard des autres ajouté au traumatisme et aux séquelles physiques laissés par la prostitution forcée, elles n’ont jamais pu mener une vie normale, elles n’ont jamais pu se marier, elles n’ont jamais pu avoir d’enfants…
Et le Japon pendant ce temps-là… n’a jamais admis sa responsabilité et ne s’est jamais excusé !
 
Aujourd’hui encore et depuis 1990 (début véritable de la démocratie en Corée du Sud), « the Korean Council for the Women Drafted for Military Sexual Slavery by Japan », composé des survivantes encore en vie et de ceux qui les supportent, manifeste chaque mercredi midi devant l’ambassade du Japon afin d’obtenir :
 
1)      Que soit enfin admis et reconnu le crime d’esclavagisme sexuel commis par l’armée japonaise
2)      Des recherches sur le sujet
3)      Des excuses officielles de la part du Japon
4)      Des réparations aux victimes
5)      La punition des responsables de ce crime
6)      La construction d’un mémorial
7)      La mention de ces faits dans les livres d’Histoire japonais
 
Voici les quelques photos que j’ai eu l’occasion de prendre mercredi dernier à l’occasion de la dernière manifestation devant l’ambassade du Japon. C’était vraiment très émouvant de voir les visages de ces femmes ravagés par tant d’années de souffrances et de partager un instant leur lutte dans l’espoir qu’un jour, justice soit enfin rendue.
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Pour en savoir plus : la page consacrée au sujet sur le site d'amnesty international avec plein de liens vers l'association et les témoignages des ex-comfort-women : http://web.amnesty.org/actforwomen/comfort_women-eng
 

Publié dans Coréanités

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