Musique et danses traditionnelles: l'art du Chihwapyeong, Gayageum sanjo, Pogurak...
Hier après-midi, j’ai assisté avec un ami au spectacle du samedi après-midi au « Centre national des arts traditionnels coréens » situé dans le complexe artistique du Séoul Art Center.
J'avais déjà eu un aperçu du raffinement de l'art traditionnel coréen un samedi après-midi il y a quelques mois à Insa-dong
Au programme, un florilège de musique et danses traditionnelles coréennes.
Les mots me manquent pour décrire à quel point j’ai apprécié cet art délicat, raffiné et haut en couleur !
Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe deux cultures coréennes.
La première est celle du peuple avec son caractère débridé, dur, honnête, sans prétention et son humour.
La seconde est celle des élites, les yanbans (messieurs avec des grands chapeaux), que l’on nomme seonbi et qui se caractérise par son élégance, son raffinement et son côté calme et contemplatif.
Hier après-midi, j’ai pu voir un peu des deux. Voici donc quelques moments forts de ce spectacle, illustrés de photos made in internet car forcément, on avait pas le droit d’en prendre pendant la représentation ! Grrrr…
Un orchestre coréen de Chihwapyeong, tout de rouge vêtu, a joué des airs de l’époque Sejong. Le son est très aigu et le rythme souvent lent et répétitif. Le secret pour apprécier cette musique c’est de toujours la replacer dans le contexte culturel : la théorie du yin et du yang et celle des 5 éléments tournés vers une quête d’harmonie.
Puis deux hommes nous ont donné un aperçu de l’art du Gayageum sanjo. L’un jouait du janggu, la percussion, et lançait des encouragements à l’autre qui jouait du geomungo, l’instrument à corde.
C’était assez comique. Au début je pensais que le second accordait son instrument et que l’autre le disputait pour qu’il aille plus vite mais en fait ils étaient bel et bien en train de jouer un « morceau ».
Des femmes dans des hanboks très colorées, rouges, jaunes et verts, ont exécutés une danse de court (pugurak) très raffinés. C’était franchement impressionnant on aurait dit qu’elle glissait littéralement sur scène pour se déplacer…
Cinq femmes ont entonné une chanson populaire extrait d’un sijo (poème typiquement coréen, souvent écrit par les kisaengs, au passage) narrant les aventures de jeunes filles parties vendre leurs œuvres (artisanat local) au marché.
Les coréen(ne)s ont décidément des voies magnifiques !
Enfin, final splendide : une danse bouddhiste (jakbeop) dans un clair-obscur rose et bleu !
Tandis qu’au fond de la scène des danseurs frappaient d’énormes gongs en bois de façon très artistique, des femmes en habits shamaniques ont exécuté une danse endiablée en jouant avec le reflet des lumières sur les voiles blancs de leurs habits.
Il faut savoir qu’en Corée, le bouddhisme et le shamanisme, « système symbolique de médiation entre les êtres humains et les esprits de la nature », sont mêlées au sein d’une même culture.
Bref, tout ça pour dire, c’était merveilleux et j’en redemande !
Je sens même que ça va devenir une de mes sorties favorites du samedi aprem quand il fera -15…