A State of Mind
Aujourd’hui le cours de relations internationales portait sur la République démocratique Populaire de Corée, le dernier bastion d’irréductibles communistes bien retranché derrière ses opaques frontières.
A cette occasion nous avons regardé le reportage du réalisateur anglais David Gordon, A state of mind.
Ce dernier a suivi pendant quelques mois des familles nord-coréennes dont les filles font parties depuis toutes petites de clubs de gyms spécialisés dans l’art du arirang.
Il s’agit du sport collectif national qui consiste pour un grand nombre d’athlètes à effectuer des enchaînements synchronisés représentant le drapeau nord-coréen flottant au vent, par exemple, dans des spectacles à la gloire du régime du Généralissime Kim Jong-Il.
Comme j’ai quelques doutes sur l’absolue clarté de mon explication, voilà ce que ça donne en image :
Nous avons donc pu suivre la vie de ces familles habitant Pyongyang dans leur quotidien, des entraînements au grand jour, le 9 septembre, fête nationale nord coréenne (jour de la proclamation de la République en 1953) donnant lieu à beaucoup de ce genre d’exhibitions collectives.
L’appartement de la famille principale était apparemment parmi les plus luxueux de Pyongyang et on pouvait y observer une radio murale dans la cuisine, celle du gouvernement, et présente dans toutes les cuisines des appartements de Pyongyang.
Le son peut être un peu baissé mais ne peut s’éteindre…
Tiens, ça me rappelle étrangement quelque chose : le roman 1984 de Georges Orwell mettant en scène une parfaite dictature moderne, celle de Big Brother, au sein de laquelle tous les logements sont pourvus d’un écran à la fois diffuseur de propagande et capteur d’informations sur les habitants…
Tiens, ça me rappelle étrangement quelque chose : le roman 1984 de Georges Orwell mettant en scène une parfaite dictature moderne, celle de Big Brother, au sein de laquelle tous les logements sont pourvus d’un écran à la fois diffuseur de propagande et capteur d’informations sur les habitants…
La famille avait également la chance d’avoir une télévision ne pouvant diffuser qu’une seule chaîne, toujours celle du gouvernement. Au programme, des informations contrôlés avec soin et des films de propagande.
A l’école, le documentariste a pu filmer un cours d’anglais (car connaître et comprendre son ennemi est le meilleur moyen de s’en protéger) et un cours d’histoire dans lequel le professeur évoque l’immonde envahisseur américain qui n’a pour seul dessein que de détruire le paradis terrestre kimjongilien.
C’est donc avec une certaine tristesse que j’ai vu ces petites filles s’entraîner dur dès leur plus jeune âge afin d’être sélectionnées pour le grand jour et la fierté de leurs parents quand elles y parviennent enfin.
Il ne s’agit donc pas d’une banale activité extrascolaire mais bien d’une partie intégrante de l’idéologie communiste à la coréenne, visant à annihiler tout individualisme en encourageant les pratiques collectives poussées à l’extrême.
Cela m’a rappelé la méthode soviétique qui consistait à payer les ouvriers à l’identique, pour le nombre d’heures de travail effectuées sans tenir compte de la productivité individuelle.
Et bien les deux méthodes, l’une comme l’autre sont vaines car la recherche de prestige, de mérite, de reconnaissance individuelle et donc l’individualisme reste présent quoiqu’on fasse en chaque individu car c’est HUMAIN !
Ainsi une des petites gymnastes interviewées disait qu’elle travaillait dur en pensant à son père spirituel, le général (dont le culte de la personnalité est encore un bel exemple d’individualisme !), et dont le rêve secret était qu’il la voit exécuter une performance parfaite et la remarque !
