Gisaeng, Kisaeng ou encore Ginyeo : la Geisha Coréenne

Publié le par AnSo

Petit bilan à M-1 et quelques jours de mon départ en Corée :
  • 2e année d’étude : validée !
  • Visa : obtenu ou presque (je dois aller le chercher mercredi prochain) !
  • Excitation à l’idée de partir (échelle de 1 à 10) : 9,9 ! Surtout après avoir discuté avec quelqu'un qui y a vécu 11 ans. De plus je vais arriver à la meilleure saison : l’automne des cerisiers en fleurs et des érables rougeoyants…
  • Etat d’avancement des valises : néant, dois me renseigner sur le poids que je peux emmener en avion…
  • Evolution de l’apprentissage de la langue coréenne (même échelle) : 1 ! 
    Me suis enfin procuré un petit guide de conversation : je sais dire bonjour (anyônghashimnikka), je m’appelle Anne- Sophie (Anne-Sophie imnida), merci (sugohaissumnida), au revoir (anyônghikéshipshio), pardon (mianhamnida), combien ça coûte (myôch amnida ?)  et compter jusqu’à dix (i, sam, sa, o, yug, cil, pal, gu, sib, sibil)!
  • Evolution des connaissances sur la culture coréenne : en progrès…
En effet, je me suis mise à lire avec une grande attention les trois guides que j’ai pu obtenir à l’Institut culturel coréen !
J’ai ainsi pu apprendre plein de choses sur la vie de tous les jours en Corée : le climat (4 saisons, un peu comme chez nous…), la nourriture (dépaysement assuré surtout pour le pti déj : soupe de choux et de riz dès le matin ça va pas être possible !), les transports (métro hyper moderne), le fonctionnement de la société coréenne avc ses us et coutumes (société très hiérarchisée en fonction de l’âge apparemment), les endroits incontournables à visiter, comment occuper ses soirées…
Je ne manquerai pas de vous faire part de mes expériences de façon plus approfondie une fois sur place.
 
A travers la lecture de ces guides j’ai aussi pu avoir un petit aperçu de l’Histoire et de la culture coréenne et je compte bien approfondir mes connaissances sur place : en cours, lors de spectacles et en lisant Yi Munyol, l’écrivain coréen le plus lu et vendu en Corée du Sud, dont je me suis procuré trois nouvelles en français.
 
Mais ce qui a le plus attiré mon attention jusqu’ici est l’existence de l’équivalent de la geisha japonaise en Corée : la Gisaeng.
 
En effet, ceux qui me connaissent savent que je suis passionnée par ce personnage de la société traditionnelle japonaise. Différente de la prostituée avec laquelle les occidentaux ont tendance à la confondre et même si elle pouvait accorder ses faveurs et son mizuage (défloraison) à ses clients contre leur argent et leur protection, la geisha est avant tout l’artiste des maisons de thé qui danse avec des éventails, chante, joue du shamisen et accomplit la cérémonie du thé. Elle sacrifie sa liberté en consacrant sa vie à la poursuite d’un certain idéal de l’esthétisme propre au pays du soleil levant…
 
A l’instar de la geisha japonaise, la Gisaeng fut souvent confondue avec la prostituée. Son apparition remonte à la dynastie Goryeo (918 – 1392) qui se caractérise par d’exceptionnelles réalisations culturelles comme les cheongja (céladons bleu-verts), le développement des traditions boudhiques et l’apparition des premiers caractères métalliques au monde en 1234 ce qui permit d’imprimer l’intégralité du canon boudhique sur des planches en bois, bien avant l’ami Gutemberg et sa Bible !
Propriété du gouvernement, la Gisaeng est avant tout une esclave dont le statut se transmettait de mère en fille. Cependant il lui était possible de passer du secteur public au secteur privé si son protecteur décidait de la racheter à l’Etat.
Joyau de la culture coréenne, la Gisaeng était connu pour ses talents en matière de poésie, de chant et de danse qu’elle mettait souvent au service des intrigues de la Cour à la manière d’une courtisane. De nombreuses Gisaeng sont ainsi dépeintes dans des romans et nouvelles dont elles sont les héroines comme dans le Conte de Chunhyang. Les Giseang, diplomates et espionnes réputées étaient envoyé en Chine ou au Japon et ont souvent permis de prévenir ou d’encourager de nombreux soulèvements historiques comme le mouvement indépendantiste contre l’occupation japonaise début 20e.
 
Il existait des écoles de Gisaeng qui enseignaient les arts de la musique et de la danse aux petites filles à partir de 8ans. Les Ginseang continuaient de s’y rendre jusqu’à la fin de leur vie pour se perfectionner (ancêtre de la formation continue…).
La plus célèbre était située à Pyongyang, actuelle capitale de la Corée du Nord ; les temps changent…
Lorsqu’elle exerçait son art, la Gisaeng portait le hanbok, costume traditionnel coréen, grande robe en soie très colorée dont la jupe très longue se porte sous la poitrine (cf : photos…)

De nos jours, quelques maisons de Ginsaeng existent encore et ces artistes s’attachent à préserver les arts millénaires de la danse et de la musique de cour. Leur clientèle d’hommes d’affaire est importante.
Les coréens ont depuis quelques années montré un intérêt nouveau pour les Ginsaeng qui leur permettent de redécouvrir leur propre culture. Cet intérêt a été notamment alimenté par un soap s’inspirant de la vie d’une célèbre Ginseang de Gaeseong : Hwang Jin Yi.
Abandonnée à la naissance, une petite fille est repérée pour ses talents de danseuse par une école de Ginsaeng. Elle l'intègre mais les choses se compliquent lorsque l’on apprend que sa mère, qui n’est autre que son professeur de danse, l’a abandonné afin qu’elle échappe à sa destinée de Ginsaeng…
 
(Bref, je pense que je ne vais pas avoir trop de mal à pallier le manque de séries sentimentalistes cuculs françaises)
 
Quelques liens pour ceux qui voudraient en savoir plus :
http://www.lifeinkorea.com/cgi-bin/pictures.cfm : photos de splendides hanboks!
http://www.lemaroc.org/videos/search.php?search=hwan+jin+yi : quelques succulents extraits de la série coréenne en question…

Publié dans Avant le départ

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L
<br /> Bonjour,<br /> J'ai trouvé votre article très bien...<br /> J'aimerai faire un memoire sur la représentation de ces femmes dans l'art (en Corée et Japon)... Pour l'instant, je n'ai pas trouvé beaucoup d'information... Pourriez vous me donner des conseils?<br /> svp<br /> Cordialement,<br /> Luciol<br /> <br /> <br />
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